la revue électronique de l'Institut de Recherche et d'Information sur le Volontariat (iriv) - www.iriv.net
« La meilleure des universités est une collection de livres.»
Thomas Carlyle (Eaglais Fheichein, Ecosse, 1795 – Londres, 1881).
L'institut de recherche et d'information sur le volontariat - iriv (www.iriv.net)
est un Institut privé qui travaille sur le bénévolat et le volontariat & l’éducation et la formation tout
au long de la vie. Créée en 2004 par Bénédicte Halba et Eve-Marie Halba, présidente et
secrétaire générale de l'iriv, la revue propose une réflexion sur des thèmes aussi variés que l'expérience, la promesse,
la différence, ou les confins... avec des témoignages venus de France, d'Europe et du reste du Monde.
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« The greatest university of all is a collection of books.»
Thomas Carlyle (Eaglais Fheichein, Scotland, 1795 – London, 1881).
The institute for research and information on volunteering (www.iriv.net)
is a private institute specializing in the non-for-profit sector in Lifelong Learning (LLL). It has directed,
coordinated, and been involved in many European and national projects. Its electronic review, les rives de l'iriv - www.benevolat.net -
was created in 2004 by Bénédicte Halba and Eve-Marie Halba, president and general secretary of the Institute.
The review has published articles on topics as various as experience, promise, difference or borders with contributions from France,
Europe and worldwide.
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Amadeo Tsugouharu, artiste italo-japonais
Le flou est un terme de peinture. Au XVIIIème siècle, le " flou " était une manière de qualifier " la tendresse et la douceur d'un ouvrage " (1). On peignait flou si l'on usait de son pinceau avec délicatesse et légèreté. C'est au XXème siècle que le flou va devenir " artistique " grâce à la photographie. Les longues séances de pose peuvent faire bouger le sujet (flou cinétique ou flou de mouvement) ou le mouvement de l'objectif (flou de bougé). Ce qui est d'abord considéré comme un inconvénient devient l'art de suggérer le mouvement dans la composition photographique. Le flou artistique joue sur la mobilité du sujet ou de l'arrière plan. Dans le premier cas, le " flou de mouvement " exprime la vitesse : ce sont les pales d'un hélicoptère ou les ailes d'un papillon qui sont ainsi immortalisés. Dans le second cas, le flou de l'arrière-plan ou bokeh détache le sujet de son environnement : c'est le cycliste en plein effort ou la lionne s'apprêtant à capturer sa proie.
Deux grands maitres de la photographie vont magnifier le flou pour créer un univers aussitôt identifiable, David Hamilton et Sarah Moon. Leur parcours présente quelques points communs. Tout d'abord, l'Angleterre et le mouvement pictorialiste (2). L'anglais David Hamilton s'installe en France en 1953, il a vingt ans. Née en 1941, la française Sarah Moon quitte la France pour l'Angleterre car elle est d'origine juive. Tous deux vont travailler pour des journaux de mode et s'illustrer dans des campagnes publicitaires (Nina Ricci, Cacharel). Chacun utilise le flou pour déréaliser la réalité. Pour Hamilton, le flou sert à composer une ambiance intimiste, créer une atmosphère d'émotion, il suggère le trouble, le désir amoureux. Pour Sarah Moon, le flou est une mise en abîme de la photo considérée hors des contingences du réel : la détérioration de l'image (3) permet d'évoquer l'avancée du temps inexorable, la fragilité du souvenir ou encore de reconstituer les univers oniriques et impalpables des contes de fées.
Le " flou " et le " flottant " sont les ferments de l'art japonais. Le " flou " ou bokeh, dans la gravure sur bois, est un procédé de gradation des couleurs qui découpe subtilement les contours et les confins du paysage. A l'origine, les estampes japonaises tirent leur inspiration d'un très ancien concept bouddhiste, l'ukiyo-e ou " monde flottant ". Pour les vieux sages, la seule certitude est l'impermanence des choses, le flottement et l'éphémère des êtres. Les artistes du XVIIème siècle réinterprètent l'ukiyo-e pour peindre l'essor d'une société urbaine des divertissements, " monde flottant " des courtisanes et des acteurs (4). Au XIXème siècle, les estampes japonaises développeront un autre " flottement ", l'expression de l'intime, que magnifieront les paysages oniriques et fantastiques des maîtres de l'ukiyo-e.
Les confins exotiques sont sources continues d'inspiration pour les Occidentaux. Le bokeh a été repris, dans le langage des photographes, pour définir le " flou " d'arrière-plan qui fond le décor sous l'effet de la vitesse du sujet. L'art subtil et délicat des maîtres nippons a fasciné les plus grands peintres du XIXe siècle (5). Claude Monet avait une collection de deux cent cinquante estampes japonaises. Vincent Van Gogh en possédait quatre cents. Quant à Toulouse-Lautrec, il choisit une signature reprenant les sceaux de censure figurant sur les estampes japonaises. Dans l'art extrême-oriental, le " flou " exprime la délicatesse des peintres et l'art de maîtriser les dégradés de couleur. Lumière, composition, sujet, couleurs, l'estampe naît de cette alchimie savante. Mais fond et forme se mêlent dans l'ukiyo-e : " monde flottant " de l'illusion, où l'incertitude des lendemains, les marges des villes, les paysages merveilleux renouvelleront siècle après siècle cet art ductile.
Associations de photographes " Association of Photographers (AOP), association britannique fondée en 1968. " Professional Photographers of America (PPA), association américaine comptant 22000 membres dans tous les pays.
Associations sur l'estampe japonaise " Asia Society, fondée par John Rockfeller en 1956 à New York." Japanese Art Society of America (JASA), fondée in 1973 par des collectionneurs d'estampes japonaises." College Women's Association of Japan (CWAJ,) fondée en 1949 par des femmes pour favoriser les liens culturels avec le Japon.