la revue électronique de l'Institut de Recherche et d'Information sur le Volontariat (iriv) - www.iriv.net
« La meilleure des universités est une collection de livres.»
Thomas Carlyle (Eaglais Fheichein, Ecosse, 1795 – Londres, 1881).
L'institut de recherche et d'information sur le volontariat - iriv (www.iriv.net)
est un Institut privé qui travaille sur le bénévolat et le volontariat & l’éducation et la formation tout
au long de la vie. Créée en 2004 par Bénédicte Halba et Eve-Marie Halba, présidente et
secrétaire générale de l'iriv, la revue propose une réflexion sur des thèmes aussi variés que l'expérience, la promesse,
la différence, ou les confins... avec des témoignages venus de France, d'Europe et du reste du Monde.
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« The greatest university of all is a collection of books.»
Thomas Carlyle (Eaglais Fheichein, Scotland, 1795 – London, 1881).
The institute for research and information on volunteering (www.iriv.net)
is a private institute specializing in the non-for-profit sector in Lifelong Learning (LLL). It has directed,
coordinated, and been involved in many European and national projects. Its electronic review, les rives de l'iriv - www.benevolat.net -
was created in 2004 by Bénédicte Halba and Eve-Marie Halba, president and general secretary of the Institute.
The review has published articles on topics as various as experience, promise, difference or borders with contributions from France,
Europe and worldwide.
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Jacques Fermaut, webmaître du site Mythes et Histoire
Archiviste de Nimègue, Albert Delahaye (1915-1987) se plonge dans l'histoire de la ville à partir de sources allemandes et françaises. Il note avec stupeur que les Allemands attribuent à Nimègue un raid normand que les Français situent à Noyon. Creusant le sujet, il comprend que l'identité du nom Noviomagus explique cette confusion (2). En effet, le premier chroniqueur de Nimègue, Willem van Berchen, avait décrété, vers 1480, que Nimègue était la célèbre résidence Noviomagus de Charlemagne (3).
Delahaye découvre avec effroi que l'historiographie du premier millénaire s'effondre comme un château de cartes. Il va s'attaquer courageusement à la dénonciation de ces nombreux mythes. Cette historiographie repose en effet sur un tissu de mythes, une tradition d'allégations infondées, de falsifications dues à Adam de Brême, à Theofried et à Theoderich d'Echternach. Pourtant, même si ses localisations sont irréfléchies, de nombreuses thèses universitaires continuent de leur accorder foi.
Il faut relire les auteurs de l'Antiquité selon une nouvelle optique. Delahaye note que les Anciens appellent " nord " ce qui est à peu près notre " ouest ". L'empire romain n'avait pas l'extension qu'on lui prête, sa limite nord (le Limes Germanicus) se situait autour d'une ligne Boulogne-Trèves (4). Dans les textes, le Renus est rarement " le Rhin " mais presque toujours " l'Escaut ". La Germanie des Anciens n'était pas " l'Allemagne " mais " la Flandre française " et " le nord de la France " (5).
Les grandes invasions germaniques sont aussi une chimère résultant d'une localisation erronée des peuples germaniques. Les Bataves n'occupaient pas la " Betuwe " néerlandaise mais le " Béthunois ". Les Normands ou Dani, originaires de " Normandie ", ne mirent jamais les pieds aux " Pays-Bas ". Utrecht ne fut pas la plaque tournante de la christianisation de l'Europe du nord, le véritable Traiectum des textes étant la plupart du temps " Tournehem ". Les Saxons de l'époque romaine habitaient le " Litus Saxonicum " (la côte au-dessus de Boulogne) et l'arrière-pays, et non l'extrême nord de l'Allemagne, qu'ils ne gagneront que par suite des déportations de Charlemagne. Les Frisons résidaient " en Flandre " et " en Artois " et n'émigreraient que vers le XIe siècle dans les territoires nouvellement exondés du nord de l'Europe. Leur grand port de Dorestadum n'était pas la néerlandaise " Wijk bij Duurstede " mais " Audruicq ", entre Calais et Saint-Omer. Les Francs étaient les habitants du " Courtraisis " et du " Tournaisis ".
Résumer et traduire l'œuvre néerlandaise de 2120 pages fut un labeur qui prit des airs d'inventaire à la Prévert (6). Delahaye a remis en cause une foule de thèses, d'atlas historiques et de manuels. Cet autre regard commence à percer aux Pays-Bas. L'émergence française est plus difficile : vivement un chercheur altruiste pour diffuser largement les travaux de ce savant iconoclaste ! Oscar Wilde disait que " nous ne sommes si enclins à bien juger autrui que parce que nous tremblons pour nous-mêmes ". Le bénévolat des esprits aspire à plus de grandeur d'âme pour démentir ce célèbre auteur. Il est besoin d'homme libre pour contribuer ensemble à ce projet salvateur, n'est-ce pas l'espoir de tout projet associatif ?