la revue électronique de l'Institut de Recherche et d'Information sur le Volontariat (iriv) - www.iriv.net
« La meilleure des universités est une collection de livres.»
Thomas Carlyle (Eaglais Fheichein, Ecosse, 1795 – Londres, 1881).
L'institut de recherche et d'information sur le volontariat - iriv (www.iriv.net)
est un Institut privé qui travaille sur le bénévolat et le volontariat & l’éducation et la formation tout
au long de la vie. Créée en 2004 par Bénédicte Halba et Eve-Marie Halba, présidente et
secrétaire générale de l'iriv, la revue propose une réflexion sur des thèmes aussi variés que l'expérience, la promesse,
la différence, ou les confins... avec des témoignages venus de France, d'Europe et du reste du Monde.
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« The greatest university of all is a collection of books.»
Thomas Carlyle (Eaglais Fheichein, Scotland, 1795 – London, 1881).
The institute for research and information on volunteering (www.iriv.net)
is a private institute specializing in the non-for-profit sector in Lifelong Learning (LLL). It has directed,
coordinated, and been involved in many European and national projects. Its electronic review, les rives de l'iriv - www.benevolat.net -
was created in 2004 by Bénédicte Halba and Eve-Marie Halba, president and general secretary of the Institute.
The review has published articles on topics as various as experience, promise, difference or borders with contributions from France,
Europe and worldwide.
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dr Bénédicte Halba, présidente fondatrice de l'iriv, co-fondatrice des rives de l'iriv
Avec la fin du régime communiste, amorcée en 1989 dans les pays d'Europe de l'Est, la manne publique s'est tarie, en particulier pour la culture, qui n'était plus considérée comme un secteur prioritaire. Sans plus de financement, de nombreux orchestres des petites villes d'Europe centrale et orientale ont disparu.
Dans un village d'un Land de l'Est, en Allemagne, la fanfare municipale a subi le même sort. Les musiciens n'étant plus payés par la commune, ils se sont arrêtés de jouer. Ils continuaient de s'entraîner ensemble mais ne se produisaient plus en public. Après plusieurs mois, ils ont réalisé que sans concert leur art n'avait plus de raison d'être. Ils ont donc décidé de reformer leur ensemble et ont repris leurs représentations publiques, sur une base bénévole cette fois. L'un d'entre eux témoignait ainsi "Notre métier, c'est la musique. Si nous ne jouons plus, nous ne sommes plus des musiciens " (1).
En France, la pratique musicale amateure a entretenu avec l'État des relations aussi étroites que singulières (2). Elle est d'abord enseignée par l'Eglise. Puis la Révolution française marque une rupture en la confiant à la Nation. Beaucoup de fanfares et d'harmonies sont nées dans la fièvre de la mobilisation générale. Parallèlement à cette organisation d'inspiration militaire, la musique fut, au long du XIXème siècle, prise en charge par les collectivités publiques qui entendaient exercer " une intervention plus générale, civilisatrice et sociale ". Le succès du mouvement orphéonique (3) s'explique par le soutien de la Nation et de ses élus à "l'initiation égalitaire et à la fraternité républicaine" incarnées par les fédérations de chant choral et d'harmonies et fanfares.
D'abord pratique amateure, la musique est aujourd'hui exercée par près de 5 millions de Français pendant leurs loisirs, c'est-à-dire en dehors de toute contrainte scolaire ou professionnelle. 17 % chantent dans une chorale ou un ensemble vocal, 83 % jouent d'un instrument ou pratiquent ces deux activités. Depuis la fin des années 1960, les activités musicales se sont très largement diffusées au sein de la population française, avec le développement des écoles de musique et des conservatoires et le "boom musical " qui a marqué les trente dernières années. 34% pratiquent dans un local municipal ou associatif (4).
L'ensemble des pratiques artistiques amateures génèrent 100 000 emplois en France (5) ; 60 000 emplois (soit les deux tiers) le sont par la musique. Il est souvent difficile de vivre de son art. La même alternative se pose à de nombreux musiciens à leurs débuts dans la carrière: jouer gratuitement ou renoncer à leur vocation. Le bénévolat est souvent une première étape: les formations musicales commencent sur une base amateure, avec des musiciens bénévoles. Quand elles ont atteint une certaine notoriété, elles peuvent alors rémunérer leurs artistes qui deviennent des musiciens professionnels.
Des fondations privées contribuent, aux côtés des pouvoirs publics, à promouvoir et financer des ensembles ou des artistes prometteurs. Ainsi la politique de mécénat du Groupe France Telecom, lancée en 1987, a permis à sa fondation d'encourager la pratique collective de la musique en soutenant des artistes nouveaux et pleins de promesse (comme Accentus, dirigé par Laurence Equilbey) ou en apportant un soutien aux festivals qui développent une politique artistique d'insertion professionnelle de jeunes formations et d'artistes nouveaux ou qui proposent des programmes d'actions pédagogiques (6).
La musique est d'abord une vocation. Le talent et la persévérance font la différence quand on choisit d'en faire sa profession. Le bénévolat peut ouvrir de belles carrières aux pratiques musicales amateurs et permettre à des musiciens aguerris de continuer de pratiquer leur art quand la conjoncture économique est difficile. Ce n'est pas le statut, bénévole ou rémunéré, qui fait le musicien.
Alfred Jarry disait avec drôlerie (7): " Je ne comprends pas qu'on laisse entrer les spectateurs des six premiers rangs avec des instruments de musique ".