la revue électronique de l'Institut de Recherche et d'Information sur le Volontariat (iriv) - www.iriv.net
« La meilleure des universités est une collection de livres.»
Thomas Carlyle (Eaglais Fheichein, Ecosse, 1795 – Londres, 1881).
L'institut de recherche et d'information sur le volontariat - iriv (www.iriv.net)
est un Institut privé qui travaille sur le bénévolat et le volontariat & l’éducation et la formation tout
au long de la vie. Créée en 2004 par Bénédicte Halba et Eve-Marie Halba, présidente et
secrétaire générale de l'iriv, la revue propose une réflexion sur des thèmes aussi variés que l'expérience, la promesse,
la différence, ou les confins... avec des témoignages venus de France, d'Europe et du reste du Monde.
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« The greatest university of all is a collection of books.»
Thomas Carlyle (Eaglais Fheichein, Scotland, 1795 – London, 1881).
The institute for research and information on volunteering (www.iriv.net)
is a private institute specializing in the non-for-profit sector in Lifelong Learning (LLL). It has directed,
coordinated, and been involved in many European and national projects. Its electronic review, les rives de l'iriv - www.benevolat.net -
was created in 2004 by Bénédicte Halba and Eve-Marie Halba, president and general secretary of the Institute.
The review has published articles on topics as various as experience, promise, difference or borders with contributions from France,
Europe and worldwide.
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dr Bénédicte Halba, présidente fondatrice de l'iriv, co-fondatrice des rives de l'iriv
Depuis que les Nations Unies ont reconnu officiellement la Chine populaire en 1971, Taiwan a disparu de ses pays membres. Les Etats-Unis ont alors mis en place avec le régime taiwanais une stratégie dite de l’ambiguïté pour ne pas ouvertement s’opposer à la Chine de Mao (1). Son ennemi désigné à l’époque était l’Union soviétique (URSS), la guerre froide avait commencé dès la conférence de Yalta en 1945. En 2023, les temps ont changé, le monde bipolaire (malgré les Non Alignés, marginalisés) a fait place à un monde multipolaire.
Pour ne pas se perdre dans un monde troublé, mieux vaut s’armer d’une bonne boussole et décider de résister sans ambiguïté contre les régimes totalitaires. Ils ont déclaré une guerre ouverte (en Ukraine) ou hybride (par une propagande tous azimuts en particulier dans le Sud global) au monde occidental qui défend l’universalisme, le pluralisme des médias et des partis politiques, la diversité culturelle ou religieuse, la liberté de conscience, d’expression et de circulation, en un mot la démocratie.
En Europe, des bases solides ont été jetées après la Seconde Guerre Mondiale qui a failli causer sa perte. Dès les années 1950 avec la Construction européenne, des étapes successives ont permis d’intégrer les pays européens dans une même communauté, d’abord dans un esprit de réconciliation (France, Belgique, Pays Bas et Luxembourg avec l’Allemagne et l’Italie) en signant le Traité de Rome en 1957 puis dans une démarche concrète d’intégration économique et démocratique pour créer un « effet de cliquet » et ainsi empêcher tout retour en arrière. Les élargissements successifs ont mené à l’Europe des 12 en 1986 à mi-chemin, jusqu’à l’Europe des 27 en 2023, en préparant de nouvelles entrées venues de l’Est et des Balkans. L’adhésion de l’Ukraine est attendue avec impatience.
Dans le monde, les pays de l’Union européenne peuvent compter sur des alliés - tous les pays du monde libre qui partagent avec elle les mêmes valeurs démocratiques. Ils sont nombreux mais pas majoritaires selon la dernière étude publiée par Freedom House fin 2022 (2) « A ce jour, environ 38% de la population mondiale vit dans des pays non libres, la proportion la plus élevée depuis 1997 ; seulement 20% des citoyens vivent à présent dans des pays libres ». Ce n’est pas un drame d’appartenir à une minorité. Les résistants n’ont jamais été majoritaires. Mais cette appartenance nous oblige. Le monde libre doit être à la hauteur de ses engagements. Le reste du monde nous contemple, pas vraiment pour nous admirer, plutôt pour souligner nos erreurs ou nous reprocher nos manquements. Le rapport de Freedom House est assez clair : « Partout dans le monde, les ennemis de la démocratie libérale - une forme d’autonomie gouvernementale où les droits de la personne sont reconnus et où chaque personne a droit à un traitement égal en vertu de la loi-accélèrent leurs attaques ». La liste serait trop longue mais l’on peut citer les principaux pays qui ont affiché leur détestation du monde occidental : Russie, Chine, Iran, Corée du Nord….
Une manière brutale d’attaquer les démocraties est le terrorisme (3). Les organisations (et Etats) terroristes procèdent de deux manières : « par les attentats en sidérant les opinions, et par les prises d’otages, en humiliant les Etats et en les forçant à négocier en situation de faiblesse ». Les otages américains en Iran (1979-1980) sont assez exemplaires de la manière dont un régime autoritaire, celui des Mollahs, qui venait de renverser le Shah, allié des Etats-Unis, a poussé cette stratégie ad nauseam, en prenant à témoin l’opinion publique internationale. Le président Jimmy Carter a été personnellement attaqué et humilié par l’Ayatollah Khomeiny qui lui vouait une haine tenace (4).
Les attentats terroristes, poursuivent les deux magistrats français spécialistes du renseignement, ont rythmé la vie internationale depuis des décennies, « le terrorisme est aussi vieux que l’histoire » ajoutent-ils. Mais il est devenu une arme redoutable des régimes autoritaires qui soutiennent des organisations terroristes- le Hezbollah au Liban (soutenu par l’Iran) ou l’organisation Wagner (bras armé de la Russie en Europe et en Afrique), qui a été reconnue comme terroriste par les parlementaires français, à l’unanimité, le 10 mai 2023. La polarisation de la vie internationale a été accentuée par les attentats contre New York le 11 septembre 2001 ; elle connaît une brutalisation sans précédent depuis l’attaque de l’Ukraine par la Russie le 24 février 2022. Dans un discours prononcé le 9 mai 2023, le président russe Vladimir Poutine a tiré, avec la nuance qui lui est coutumière, à boulets rouges sur le monde occidental, Etats-Unis et Union européenne en tête (5).
La résistance française a été incarnée pendant la Seconde Guerre mondiale par les figures de Jean Moulin, Daniel Cordier, Lucie Aubrac, Geneviève Anthonioz De Gaulle, Romain Gary ou Joseph Kessel sans oublier Missak et Mélinée Manouchian (6), des militants communistes (le parti des fusillés), et de nombreux (mais minoritaires) anonymes qui ont refusé d’abdiquer face aux totalitarismes nazis et fascistes. En 2023, la résistance a les traits du président ukrainien Volodymyr Zelenski et de la présidente taiwanaise Tsai Ing-wen qui s’opposent vaillamment à la Russie et à la Chine.
« Vendrais chèrement ma peau, avis aux amateurs », disait avec ironie un grand résistant, Pierre Dac (7), qui avait rejoint le Général de Gaulle à Londres – chiche !
(1) Documentaire diffusé sur France 5 le 7 mai 2023 « Taiwan, nation interdite », Wandrille Lanos, 2023
(2) Freedom House, « Freedom in hte World », rapport 2022.
(3) Jean-Claude Cousseran, diplomate de carrière et Philippe Haez, magistrat à la Cour des comptes qui ont tous les deux travaillé pour la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) (2021) « Nouvelles leçons sur le renseignement », Paris : Odile Jacob
(4) Documentaire diffusé sur Arte le mardi 9 mai « 444 jours qui ont fait plier l’Amérique », Ben Salama, 2022
(5) Discours du 9 mai, « Le cynisme de Poutine »- https://www.challenges.fr/idees/discours-du-9-mai-le-cynisme-de-poutine-qui-oublie-tout-un-pan-de-l-histoire_854856
(6) «Grégoire Biseau et Benoît Hopquin « Missak et Mélinée Manouchian, un couple de résistants au Panthéon ? », 22 décembre 2022, Le Monde
(7) Exposition au Musée d’art et d’histoire du judaïsme- MAHJ « Pierre Dac, le parti d’en rire », 20 avril au 27 août 2023- https://www.mahj.org/fr/programme/pierre-dac-le-parti-den-rire-1537