la revue électronique de l'Institut de Recherche et d'Information sur le Volontariat (iriv) - www.iriv.net
« La meilleure des universités est une collection de livres.»
Thomas Carlyle (Eaglais Fheichein, Ecosse, 1795 – Londres, 1881).
L'institut de recherche et d'information sur le volontariat - iriv (www.iriv.net)
est un Institut privé qui travaille sur le bénévolat et le volontariat & l’éducation et la formation tout
au long de la vie. Créée en 2004 par Bénédicte Halba et Eve-Marie Halba, présidente et
secrétaire générale de l'iriv, la revue propose une réflexion sur des thèmes aussi variés que l'expérience, la promesse,
la différence, ou les confins... avec des témoignages venus de France, d'Europe et du reste du Monde.
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« The greatest university of all is a collection of books.»
Thomas Carlyle (Eaglais Fheichein, Scotland, 1795 – London, 1881).
The institute for research and information on volunteering (www.iriv.net)
is a private institute specializing in the non-for-profit sector in Lifelong Learning (LLL). It has directed,
coordinated, and been involved in many European and national projects. Its electronic review, les rives de l'iriv - www.benevolat.net -
was created in 2004 by Bénédicte Halba and Eve-Marie Halba, president and general secretary of the Institute.
The review has published articles on topics as various as experience, promise, difference or borders with contributions from France,
Europe and worldwide.
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Samira Nedžibović, Master n Sciences de l'Education, diplômée de l'IEP Paris (Théorie politique, 2015) et de l'Université de Laval (Quebec, 2013)
« Il est important de ne pas suivre ceux qui, le cœur froid ou plein de haine, se réclament eux seuls de l’identité allemande et veulent exclure les autres » (1).
En 2016, lors de la cérémonie des vœux de Nouvel An, Angela Merkel a prononcé un discours audacieux en faveur de l’accueil des étrangers en s’inscrivant à contre-courant de l’esprit général. Dans son allocution politique, elle a affirmé : « J'en suis convaincue, si elle est correctement appréhendée, la grande tâche actuelle qui consiste à accueillir et à intégrer tant de gens est une chance pour demain ».
Ce message d’ouverture et d’optimisme a étonné. Il tranchait avec les discours politiques et médiatiques du moment, où la crise migratoire représentait à la fois une priorité politique et un sujet de débat public. Le traitement médiatique de cette question sensible a alimenté des propos politiques radicaux et négatifs vis-à-vis des étrangers qui arrivaient en Europe. Le langage utilisé pour qualifier et désigner la personne migrante s’inscrivait dans un registre alarmiste, négatif, voire péjoratif : flux, débordement, saturation, fermeture des frontières, peur de l’autre, etc. Les images diffusées sur nos écrans et dans l’espace public influencent notre manière de percevoir un sujet. L’audace des mots est toute aussi importante que l’audace de l’action.
Le fait de voir une figure politique importante de la scène européenne s’opposer fermement à un discours anti-immigrés a changé le regard de certains citoyens face à cette question. Lorsque des personnalités politiques prennent le risque d’être la cible de représailles, même dans leur propre camp, pour défendre un idéal, leur audace apporte un vent de changement qui impulse une nouvelle dynamique. Les médias européens ont beaucoup relayé ce discours d’Angela Merkel, en apportant des éléments de langage nouveaux sur le thème de l’immigration. Les réfugiés ont pu être perçus positivement par une représentante du pouvoir- comme « une chance pour demain », pour l’avenir.
Cette vision forte a infusé un positivisme dans un contexte politique difficile et très sensible en Europe. Pour que cette audace de l’accueil comme politique migratoire se transforme en un véritable changement politique, ce message aurait dû être repris et prononcé par d’autres femmes et hommes politiques. Mais ce discours qui présente les réfugiés comme des citoyens pouvant contribuer à la richesse d’un pays demeure encore une exception aujourd’hui.
L’audace politique dont a fait preuve la chancelière allemande en se prononçant en faveur de l’ouverture des frontières aux réfugiés est qualité rare chez les représentants politiques. Pour faire évoluer et progresser la société, il devrait y avoir plus de personnalités publiques audacieuses et courageuses, capables de défendre des causes comme celle des réfugiés, et ce, particulièrement dans un contexte où les propos négatifs sont la norme dans les médias et l’opinion publique.
(1) Angela Merkel citée dans un article du Monde « Dans ses vœux, Angela Merkel estime que les réfugiés sont une chance pour l’Allemagne » - https://www.lemonde.fr/europe/article/2015/12/31/dans-ses-v-ux-angela-merkel-estime-que-les-refugies-sont-une-chance-pour-l-allemagne_4840058_3214.html (consulté le 3 mai 2019)