la revue électronique de l'Institut de Recherche et d'Information sur le Volontariat (iriv) - www.iriv.net
« La meilleure des universités est une collection de livres.»
Thomas Carlyle (Eaglais Fheichein, Ecosse, 1795 – Londres, 1881).
L'institut de recherche et d'information sur le volontariat - iriv (www.iriv.net)
est un Institut privé qui travaille sur le bénévolat et le volontariat & l’éducation et la formation tout
au long de la vie. Créée en 2004 par Bénédicte Halba et Eve-Marie Halba, présidente et
secrétaire générale de l'iriv, la revue propose une réflexion sur des thèmes aussi variés que l'expérience, la promesse,
la différence, ou les confins... avec des témoignages venus de France, d'Europe et du reste du Monde.
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« The greatest university of all is a collection of books.»
Thomas Carlyle (Eaglais Fheichein, Scotland, 1795 – London, 1881).
The institute for research and information on volunteering (www.iriv.net)
is a private institute specializing in the non-for-profit sector in Lifelong Learning (LLL). It has directed,
coordinated, and been involved in many European and national projects. Its electronic review, les rives de l'iriv - www.benevolat.net -
was created in 2004 by Bénédicte Halba and Eve-Marie Halba, president and general secretary of the Institute.
The review has published articles on topics as various as experience, promise, difference or borders with contributions from France,
Europe and worldwide.
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Vanessa Vivero, architecte & urbaniste
Nous dédions ce numéro à la reconstruction de la Cathédrale de Notre Dame de Paris après l’incendie du mois d’avril. Elle aura besoin d’un grand travail des architectes, ingénieurs, historiens, ouvriers et artisans pour réussir sa reconstruction.
Dans l’architecture, des architectes « créateurs » se font remarquer par leurs ouvrages innovants dans leur forme et leur structure. Mais les Architectes du Patrimoine et les Architectes en Chef des monuments historiques méritent également d’être reconnus pour leurs contributions au patrimoine français. Ils ont pour mission de reconstruire le passé à partir d’éléments historiques pour le reproduire dans leur état originel. Cette reconstruction comprend : la structure, les matériaux de finition et les décors.
Pour accomplir leur mission ils doivent relever plusieurs défis. Tout d’abord ils doivent trouver les éléments historiques qui permettront d’identifier l’état original des ouvrages architecturaux, en travaillant avec les historiens. Ensuite ils établissent un diagnostic en repérant les éléments endommagés à restaurer, et le projet de restauration, c’est-à-dire, l’état fini souhaité. Enfin, dans la phase d’exécution, ils font appel à des sous-traitants qualifiés pour reproduire ou restaurer les éléments avec des matériaux et techniques d’origine.
Ainsi, les entreprises spécialisées doivent relever un défi : s’appuyer sur les nouvelles technologies sans pour autant remplacer le côté artisanal des savoir-faire anciens, par exemple avec l’utilisation de logiciels spécialisés, de scanners 3D qui permettent d’avoir des relevés d’espaces à 360° numérisés, des outils innovants, électriques, au laser, etc.. En effet les techniques anciennes perdurent dans la phase d’exécution pour restaurer les éléments. Le savoir-faire et l’expertise ancestraux des artisans sont primordiaux aujourd’hui en France pour permettre de restaurer les éléments à l’identique.
Bien que l’automatisation de certains travaux de main d’ouvre existent, dans la restauration du patrimoine, on continue à utiliser les techniques anciennes artisanales. Dans la restauration du staff des moulures, rosaces ou corniches, les modèles continuent à être taillés ou sculptés à la main pour créer les moules, même s’il existe aujourd’hui des imprimantes laser qui peuvent produire des éléments symétriques et parfaits, mais qui ne constituent pas un savoir-faire d’origine. Un autre exemple est la peinture ancienne utilisée dans les boiseries intérieures des monuments historiques : elles sont faites à la colle de peau de lapin, et toujours utilisée pour restaurer des éléments anciens.
Les architectes des monuments historiques doivent aussi répondre aux normes en vigueur en matière d’énergie, de sécurité incendie, de désenfumage, etc…. Les Architectes en Chef des monuments historiques doivent intégrer dans leurs projets des systèmes modernes comme le chauffage, la ventilation et la reprise d’air, qui remplacent le système ancien de chauffage avec des cheminées. D’autres adaptations peuvent être citées comme les sorties d’urgence, les services sanitaires, les systèmes de vigilance, d’alarmes, etc…, qui suivent les normes actuelles.
L’incendie de la Cathédrale de Notre Dame de Paris a été un évènement choquant dans le monde entier. Au-delà d’être un lieu de culte religieux, la cathédrale est sans aucun doute un symbole de la France, admirée partout dans le monde pour son architecture et reconnue officiellement comme patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO (1).
Aujourd’hui nombreuses sont les spéculations concernant sa reconstruction, en particulier si la restauration doit être basée sur l’état originel ou non. Les professionnels du patrimoine et des monuments historiques sont les mieux placés pour juger les projets de reconstruction. Nous devons faire confiance à leur professionnalisme pour valider le projet le plus pertinent qui redonnera sa splendeur à ce monument de l’histoire de France. « (…) Mais commençons d’abord par convoquer et écouter les véritables experts. Ils sauront apporter leurs compétences spécifiques à l’analyse fine des désordres et pourront - au terme d’un diagnostic minutieux, indispensable à la conservation de ce qu’il reste du monument - proposer des principes de consolidation et de restauration cohérents. Les débats relatifs au projet, à la manière de faire - reconstruire « à l’identique » ou non - auront le temps d’exister lorsque cette étape sera franchie. Sous le patronage légitime des instances compétentes en la matière, ils promettent d’être stimulants et, à n’en pas douter, passionnants. » (2)
Une chose est certaine, Notre Dame sera reconstruite, et elle continuera d’être appréciée parce qu’elle est entre les mains de professionnels capables de continuer à restaurer la ville plus belle du monde. Parions donc sur l’audace des architectes, ingénieurs, historiens, ouvriers et artisans qui s’affairent déjà au chevet d’un monument historique et d’un symbole de la France dans le monde : la cathédrale de Paris.
(1) classée au patrimoine mondial de l'humanité depuis 1991
(2) Regard posé sur Notre Dame. Architectes du Patrimoine. (En ligne) 18/04/2019, consulté le 28/04/2019. https://www.architectes-du-patrimoine.org/IMG/pdf/regard_pose_sur_notre-dame_par_les_architectes_du_patrimoine-2019-04-18-last.pdf