la revue électronique de l'Institut de Recherche et d'Information sur le Volontariat (iriv) - www.iriv.net
« La meilleure des universités est une collection de livres.»
Thomas Carlyle (Eaglais Fheichein, Ecosse, 1795 – Londres, 1881).
L'institut de recherche et d'information sur le volontariat - iriv (www.iriv.net)
est un Institut privé qui travaille sur le bénévolat et le volontariat & l’éducation et la formation tout
au long de la vie. Créée en 2004 par Bénédicte Halba et Eve-Marie Halba, présidente et
secrétaire générale de l'iriv, la revue propose une réflexion sur des thèmes aussi variés que l'expérience, la promesse,
la différence, ou les confins... avec des témoignages venus de France, d'Europe et du reste du Monde.
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« The greatest university of all is a collection of books.»
Thomas Carlyle (Eaglais Fheichein, Scotland, 1795 – London, 1881).
The institute for research and information on volunteering (www.iriv.net)
is a private institute specializing in the non-for-profit sector in Lifelong Learning (LLL). It has directed,
coordinated, and been involved in many European and national projects. Its electronic review, les rives de l'iriv - www.benevolat.net -
was created in 2004 by Bénédicte Halba and Eve-Marie Halba, president and general secretary of the Institute.
The review has published articles on topics as various as experience, promise, difference or borders with contributions from France,
Europe and worldwide.
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Vanessa Vivero, architecte & urbaniste
La surprise est un sentiment d’étonnement face à une expérience vécue et perçue à travers nos sens. L'architecture est une composition de volumes, formes et couleurs générant des espaces pour l'usage de l'homme. La lumière joue un rôle important dans notre perception puisqu’elle nous permet d’apprécier les formes et les couleurs. Le parcours des espaces architecturaux se présente comme une découverte dans laquelle nous avons des surprises agréables ou non à nos sens.
Nous sommes capables de trouver une maison, un espace ou une rue agréable. Dans l'inconscient, nous cherchons une sorte d'ordre dans une composition de formes, de couleurs, d'espaces. Cet ordre n'est pas forcement lié à une symétrie, mais souvent à une échelle homogène, et rapporté aux mesures de l'homme.
"Pour tout animal, objet, institution ou système, il y a une taille optimale au-delà de laquelle il ne doit pas grandir"(1). L'échelle est un point clé pour trouver un ordre dans les choses, et pour avoir une expérience agréable ou pas. Ainsi, la taille des espaces a un effet psychologique sur l'homme, de grandes hauteurs provoquant le sentiment d'être petit, des très petits espaces celui d'être oppressé, des espaces ouverts celui de liberté, etc.
La surprise arrive au moment de la découverte des espaces. En plus des sensations issues de l'échelle, les couleurs provoquent des sensations ou sentiments différents qui vont déterminer le type de surprise. La couleur rouge, par exemple, peut altérer l'état animique d’une personne, elle est souvent liée à l'amour, le crime, la rage, l'exaltation. La couleur jaune est une couleur plus réfléchissante, liée au bonheur et à la liberté. La couleur verte, qui donne plus de repos à l'œil, est synonyme de nature et de calme. La couleur bleue évoque la tranquillité et le calme (2).
Ainsi, l'ensemble de ces critères déterminent la surprise et notre façon de qualifier des espaces, qu'ils soient à petit échelle ou à grande échelle. Il y a des espaces qui nous plaisent et dans lesquels on se sent bien, comme un jardin, une maison, une chambre. Le fait de visiter une nouvelle maison pour la première fois nous permet d'expérimenter plusieurs sentiments selon notre découverte.
Il nous arrive aussi, en parcourant une rue ou une ville, d’avoir des endroits préférés et des endroits que nous n'aimons pas. Dans son livre "Urbanisme", l'architecte Le Corbusier fait une analyse des différents types de rues pendant notre parcours. « On est en droit de dire qu’une rue droite est très ennuyeuse à parcourir à pied : elle n’en finit pas, on n’avance pas. La rue courbe, par contre, amuse par ses imprévus aux contours successifs… Ordonnons alors autour de ces voies courbes (agréables à fouler) des alignements orthogonaux. Dressés dans l’espace, ils constituent le spectacle (ce que l’œil voit) et c’est alors un spectacle d’ordre. »(3)
Notre perception et préférence ne sera pas la même pour Venise, Paris ou San Francisco par exemple. Mais au-delà de notre perception sensorielle pour juger les espaces, il y a toujours d'autres facteurs qui vont influencer notre préférence tels que notre état d’esprit, notre état de santé, des émotions ou même les personnes qui nous entourent au moment de la découverte des espaces.
"Le citadin contemporain, accablé de diverses manières, n’adopte plus qu’exceptionnellement l’attitude dégagée du flâneur. Quand une beauté se saisit de lui, ou quand il parvient à arracher au passage quelque beauté, c’est par surprise, et fortuitement, en lieu et place inattendus : reflets, flaques, rumeurs, murmures, allures, gestes et positions... Micro-évènements sans fastes ni décorum. Un seul jour offre par milliers des occasions de cette sorte à qui est simplement disposé à les percevoir " (4)
Nous sommes partis de l'architecture et de l'urbanisme qui nous entoure, et nous choisissons notre entourage physique selon notre perception des espaces et le sentiment qu'ils produisent sur nous, et cela est propre à chacun. L’architecture restera toujours le legs des civilisations pour les prochaines générations qui continueront sa découverte.
(1) Kirkparick (Sale), Human Scale, New Catalyst Books [1980], 2007, p. 59.
(2) Concepts présentés in VIVERO VERA (Olga Vanessa), Recomendaciones técnicas para el diseño de espacios adecuados para mejorar el aprendizaje de los niños de la escuela primaria pública de la colonia San Pedro de los Hernández, Tesis Universidad Iberoamericana, Leon, Gto., Mexique 2003, p.49.
(3) Le Corbusier , Urbanisme [1925], Flammarion, Paris, 1994, p. 199.
(4) Goetz (Benoît), « La Beauté de/dans la ville », Le Portique [En ligne], 28 | 2012. Document 1. Mis en ligne le 08 mai 2014. Consulté le 04 mai 2016. URL : http://leportique.revues.org/2566.