la revue électronique de l'Institut de Recherche et d'Information sur le Volontariat (iriv) - www.iriv.net
« La meilleure des universités est une collection de livres.»
Thomas Carlyle (Eaglais Fheichein, Ecosse, 1795 – Londres, 1881).
L'institut de recherche et d'information sur le volontariat - iriv (www.iriv.net)
est un Institut privé qui travaille sur le bénévolat et le volontariat & l’éducation et la formation tout
au long de la vie. Créée en 2004 par Bénédicte Halba et Eve-Marie Halba, présidente et
secrétaire générale de l'iriv, la revue propose une réflexion sur des thèmes aussi variés que l'expérience, la promesse,
la différence, ou les confins... avec des témoignages venus de France, d'Europe et du reste du Monde.
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« The greatest university of all is a collection of books.»
Thomas Carlyle (Eaglais Fheichein, Scotland, 1795 – London, 1881).
The institute for research and information on volunteering (www.iriv.net)
is a private institute specializing in the non-for-profit sector in Lifelong Learning (LLL). It has directed,
coordinated, and been involved in many European and national projects. Its electronic review, les rives de l'iriv - www.benevolat.net -
was created in 2004 by Bénédicte Halba and Eve-Marie Halba, president and general secretary of the Institute.
The review has published articles on topics as various as experience, promise, difference or borders with contributions from France,
Europe and worldwide.
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Chialing Liang, Master en journalisme (Université de Taiwan) et diplômée du CELSA (Paris-Sorbonne)
Je suis arrivée deux fois en France. Je m’y suis installée une première fois en 2005 et suis retournée à Taiwan début 2013. C’est à la fin 2014 que j’y ai définitivement déménagé. En 2005 j’avais quitté ma carrière de journaliste dans un quotidien national taiwanais - l’équivalent du Figaro - avec l’idée de commencer un doctorat en Sciences sociales à Paris. J’ai vraiment appris le français en suivant les cours de l’Institut Catholique de Paris, puis ceux de la Sorbonne dans une section pré-universitaire qui permet aux étrangers de poursuivre les études supérieures en France.
En plus de mon Master 2 recherches en Journalisme, j’ai opté pour un Master en Sciences de l’Information et de la Communication (SIC) au Celsa (1) plus proche de mon diplôme national. Mes amis français m’ont dissuadée de m’inscrire en doctorat. Le diplôme de cette école de communication réputée m’a pourtant permis de trouver mon premier emploi en France, dans une agence d’E-Marketing. Cette première expérience professionnelle n’a pas répondu à mes attentes car je sentais un décalage. Choisie pour mon profil international, je travaillais avec des collègues qui connaissaient surtout la réalité française et la nostalgie m’a rongée un certain temps.
Au bout de sept ans de vie parisienne, en 2013, j’ai décidé de rentrer à Taiwan. Le retour dans mon propre pays était joyeux au départ. Le marché du travail de mon propre pays était propice. En deux mois, j’ai trouvé un poste de rédactrice dans un hebdomadaire de bonne réputation, le milieu que je connaissais très bien. Dommage que je n’y puisse utiliser mon expérience française. Je suis partie à la Chambre de commerce et d’industrie France Taiwan pour des missions facilitant la collaboration bilatérale Europe / Aise. La structure était petite et présentait donc peu de perspectives de progression. J’ai finalement quitté et cherché une structure internationale me permettant d’avoir plus de responsabilités.
D’un point de vue personnel, ce premier retour m’a confrontée à un autre décalage. J’avais perdu le contact avec mon réseau d’amis, qui avaient continué de travailler dans le secteur de la presse et du journalisme. Nos horaires de travail ne correspondaient plus ni nos centres d’intérêts, j’évoluais à présent dans le monde de l’entreprise. J’ai ressenti le même décalage dans ma famille. Ces huit années en France avaient créé un fossé qui m’a semblé infranchissable. Je décidais de revenir en France. Bien que j’aie obtenu une offre en tant que représentante de la filiale - Taipei pour une entreprise française, ma décision était prise.
Ce retour dans un pays qui ne m’est plus si étranger n’a pas été facile. Arrivée à l’automne 2014, j’ai dû attendre le printemps 2015 pour assurer le renouvellement de mon titre de séjour, et donc l’autorisation de travailler. J’ai multiplié les contacts, me suis inscrite à l’APEC, ai suivi de nombreux ateliers de recherche d’emploi. J’ai aussi mis ce temps à profit pour échanger sur mon parcours professionnel, dans le cadre d’un club proposé par la Cité des métiers (1). Dès que mon statut a été confirmé, j’ai attaqué une phase plus constructive de recherche d’emploi, multipliant les bilans de compétences. Un parcours atypique nécessite du temps pour trouver sa place.
Grâce à mon entourage français, j’ai noué des liens avec des professionnels dans le conseil et le consulting. Grâce à la Fondation FACE Paris (2), rencontrée à la Cité des Métiers, une marraine m’a soutenue dans mes démarches auprès de professionnels de la communication. Je peux ainsi tester le profil le plus intéressant dans mon projet professionnel.
Ce double retourà Taiwan puis en France m’a permis de surmonter la nostalgie éternelle et de trouver un équilibre. Je me suis rendue compte qu’il était plus difficile de rester que de partir. La France a d’abord été un pays d’accueil « provisoire » dans lequel je souhaitais faire mes études et acquérir une expérience professionnelle pour pouvoir rentrer à Taiwan avec des perspectives nouvelles. Ce retour dans mon pays natal a été utile pour comprendre que ma vie n’était pas là, mais en France. Je sais finalement où je veux vivre et travailler après deux retours.
(1) Celsa, École des hautes études en sciences de l'information et de la communication , Paris- Sorbonne- http:/www.celsa.fr/